La rose dit à la tombe : - Que fais-tu de ce qui tombe ... De ces pleurs je fais dans l'ombre Un parfum d'ambre et de miel. Victor Hugo (1802-1885) Ce que c’est que la mort (Poème) Les contemplations • fleursdumal.nl magazine. L’homme marche sans voir ce qu’il fait dans l’abîme.L’assassin pâlirait s’il voyait sa victime ;C’est lui. cette loi misérable est sublime.Il faut donc tout redire à ton esprit chétif !À la fatalité, loi du monstre captif,Succède le devoir, fatalité de l’homme.Ainsi de toutes parts l’épreuve se consomme,Dans le monstre passif, dans l’homme intelligent,La nécessité morne en devoir se changeant ;Et l’âme, remontant à sa beauté première,Va de l’ombre fatale à la libre lumière.Or, je te le redis, pour se transfigurer,Et pour se racheter, l’homme doit ignorer.Il doit être aveuglé par toutes les poussières.Sans quoi, comme l’enfant guidé par des lisières,L’homme vivrait, marchant droit à la vision.Douter est sa puissance et sa punition.Il voit la rose, et nie ; il voit l’aurore, et doute ;Où serait le mérite à retrouver sa route,Si l’homme, voyant clair, roi de sa volonté,Avait la certitude, ayant la liberté ?Non. Tu l’habites. devait être imparfaite. qui que vous soyez, pleurez sur ces misères !Pour Dieu seul, qui sait tout, elles sont nécessaires ;Mais vous pouvez pleurer sur l’énorme cachotSans déranger le sombre équilibre d’en haut !Hélas ! ombre ! nat. Dans le monstre, elle expie ; en l’homme, elle répare. Comme je te l’ai dit,Par des zones sans fin la vie universelleMonte, et par des degrés innombrables ruisselle,Depuis l’infâme nuit jusqu’au charmant azur.L’être en la traversant devient mauvais ou pur.En haut plane la joie ; en bas l’horreur se traîne.Selon que l’âme, aimante, humble, bonne, sereine,Aspire à la lumière et tend vers l’idéal,Ou s’alourdit, immonde, au poids croissant du mal,Dans la vie infinie on monte et l’on s’élance,Ou l’on tombe ; et tout être est sa propre balance. Et cette échelle vient de plus loin que la terre.Sache qu’elle commence aux mondes du mystère,Aux mondes des terreurs et des perditions ;Et qu’elle vient, parmi les pâles visions,Du précipice où sont les larves et les crimes,Où la création, effrayant les abîmes,Se prolonge dans l’ombre en spectre indéfini.Car, au-dessous du globe où vit l’homme banni,Hommes, plus bas que vous, dans le nadir livide,Dans cette plénitude horrible qu’on croit vide,Le mal, qui par la chair, hélas ! Fatalité !Échéance ! Les douleurs vont à Dieu, comme la flèche aux à chacun sa douleur !Claude est l’algue que l’eau traîne de havre en havre ;Xercès est excrément, Charles neuf est cadavre ;Hérode, c’est l’osier des berceaux vagissants ;L’âme du noir Judas, depuis dix-huit cents ans,Se disperse et renaît dans les crachats des hommes ;Et le vent qui jadis soufflait sur les SodomesMêle, dans l’âtre abject et sous le vil chaudron,La fumée Érostrate à la flamme Néron. le tigre a peut-être pitié !Le tigre sur son dos, qui peut-être eut une aile,À l’ombre des barreaux de la cage éternelle ;Un invisible fil lie aux noirs échafaudsLe noir corbeau dont l’aile est en forme de faulx ;L’âme louve ne peut s’empêcher d’être louve.Car le monstre est tenu, sous le ciel qui l’éprouve,Dans l’expiation par la fatalité.Jadis, sans la comprendre et d’un œil hébété,L’Inde a presque entrevu cette métempsycose.La ronce devient griffe, et la feuille de roseDevient langue de chat, et, dans l’ombre et les cris,Horrible, lèche et boit le sang de la souris ;Qui donc connaît le monstre appelé mandragore ?Qui sait ce que, le soir, éclaire le fulgore,Être en qui la laideur devient une clarté ?Ce qui se passe en l’ombre où croît la fleur d’étéEfface la terreur des antiques avernes.Étages effrayants ! presque engloutie ;Le loup la tient, le roc étreint ses pieds qu’il tord,Et la fleur implacable et féroce la mord.Nous entendons le bruit du rayon que Dieu lance,La voix de ce que l’homme appelle le silence,Et vos soupirs profonds, cailloux désespérés !Nous voyons la pâleur de tous les fronts murés.À travers la matière, affreux caveau sans portes,L’ange est pour nous visible avec ses ailes mortes.Nous assistons aux deuils, au blasphème, aux regrets,Aux fureurs ; et, la nuit, nous voyons les forêts,D’où cherchent à s’enfuir les larves enfermées,S’écheveler dans l’ombre en lugubres fumées.Partout, partout, partout ! L’homme a l’amour pour aile, et pour joug le besoin.L’ombre est sur ce qu’il voit par lui-même semée ;La nuit sort de son œil ainsi qu’une fumée ;Homme, tu ne sais rien ; tu marches, pâlissant !Parfois le voile obscur qui te couvre, ô passant,S’envole et flotte au vent soufflant d’une autre sphère,Gonfle un moment ses plis jusque dans la lumière,Puis retombe sur toi, spectre, et redevient noir.Tes mages, tes penseurs ont essayé de voir ;Qu’ont-ils vu ? Voilà pourquoi, songeur dont la mort est le vœu,Tant d’angoisse est empreinte au front des cénobites ! Been away for a couple of days to Rome, and catching sight of this quote of Victor Hugo made me think about my approach to sites of antiquity. Homme, tu veux, tu fais, tu construis et tu fondes,Et tu dis : — Je suis seul, car je suis le penseur.L’univers n’a que moi dans sa morne épaisseur.En deçà, c’est la nuit ; au-delà, c’est le rêve.L’idéal est un œil que la science crève.C’est moi qui suis la fin et qui suis le sommet. Le deuil est la vertu, le remords est le pôleDes monstres garrottés dont le gouffre est la geôle ;Quand, devant Jéhovah,Un vivant reste pur dans les ombres charnelles,La mort, ange attendri, rapporte ses deux ailesÀ l’homme qui s’en va. Les enfers se refont édens ; c’est là leur tâche.Tout globe est un oiseau que le mal tient et lâche.Vivants, je vous le dis,Les vertus, parmi vous, font ce labeur augusteD’augmenter sur vos fronts le ciel ; quiconque est justeTravaille au paradis. Dieu sentit une douleur.Le poids prit une forme, et, comme l’oiseleurFuit emportant l’oiseau qui frissonne et qui lutte,Il tomba, traînant l’ange éperdu dans sa chute.Le mal était fait. View all copies of this book. Dieu n’a créé que l’être impondérable.Il le fit radieux, beau, candide, adorable,Mais imparfait ; sans quoi, sur la même hauteur,La créature étant égale au créateur,Cette perfection, dans l’infini perdue,Se serait avec Dieu mêlée et confondue,Et la création, à force de clarté,En lui serait rentrée et n’aurait pas été.La création sainte où rêve le prophète,Pour être, ô profondeur ! Les Pages Lamartine - a very few poems in English translation. Donc, Dieu fit l’univers, l’univers fit le mal. revers ! Le pdf du poème Ce Que Dit La Bouche d’Ombre de Victor Hugo est disponible dans le recueil Les Contemplations : Recevez chaque semaine les nouveaux textes et pdf à télécharger gratuitement sur Speakerty. Books Advanced Search Today's Deals New Releases Amazon Charts Best Sellers & More The Globe & Mail Best Sellers New York Times Best Sellers Best Books of the Month Children's Books Textbooks Kindle Books Audible Audiobooks Livres en français More in: Archive G-H, Archive G-H, Hugo, Victor, Victor Hugo Puis, tout alla s’aggravant ;Et l’éther devint l’air, et l’air devint le vent ;L’ange devint l’esprit, et l’esprit devint l’homme.L’âme tomba, des maux multipliant la somme,Dans la brute, dans l’arbre, et même, au-dessous d’eux,Dans le caillou pensif, cet aveugle hideux.Êtres vils qu’à regret les anges énumèrent !Et de tous ces amas des globes se formèrent,Et derrière ces blocs naquit la sombre nuit.Le mal, c’est la matière. On verra le troupeau des hydres formidablesSortir, monter du fond des brumes insondablesEt se transfigurer ;Des étoiles éclore aux trous noirs de leurs crânes,Dieu juste ! qu’ont-ils dit, ces fils d’Ève ?Rien. Par un côté pourtant l’homme est illimité.Le monstre a le carcan, l’homme a la liberté.Songeur, retiens ceci : l’homme est un équilibre.L’homme est une prison où l’âme reste libre.L’âme, dans l’homme, agit, fait le bien, fait le mal,Remonte vers l’esprit, retombe à l’animal ;Et pour que, dans son vol vers les cieux, rien ne lieSa conscience ailée et de Dieu seul remplie,Dieu, quand une âme éclôt dans l’homme au bien poussé,Casse en son souvenir le fil du passé ;De là vient que la nuit en sait plus que l’aurore.Le monstre se connaît lorsque l’homme s’ignore.Le monstre est la souffrance, et l’homme est l’action.L’homme est l’unique point de la créationOù, pour demeurer libre en se faisant meilleure,L’âme doive oublier sa vie antérieure.Mystère ! Le mal expirera, les larmesTariront ; plus de fers, plus de deuils, plus d’alarmes ;L’affreux gouffre inclémentCessera d’être sourd, et bégaiera : Qu’entends-je ?Les douleurs finiront dans toute l’ombre ; un angeCriera : Commencement ! Espérez. Homme ! de France. L’homme en songeant descend au gouffre universel.J’errais près du dolmen qui domine Rozel,À l’endroit où le cap se prolonge en presqu’île.Le spectre m’attendait ; l’être sombre et tranquilleMe prit par les cheveux dans sa main qui grandit,M’emporta sur le haut du rocher, et me dit : Sache que tout connaît sa loi, son but, sa route ;Que, de l’astre au ciron, l’immensité s’écoute ;Que tout a conscience en la création ;Et l’oreille pourrait avoir sa vision,Car les choses et l’être ont un grand dialogue.Tout parle, l’air qui passe et l’alcyon qui vogue,Le brin d’herbe, la fleur, le germe, l’élément.T’imaginais-tu donc l’univers autrement ?Crois-tu que Dieu, par qui la forme sort du nombre,Aurait fait à jamais sonner la forêt sombre,L’orage, le torrent roulant de noirs limons,Le rocher dans les flots, la bête dans les monts,La mouche, le buisson, la ronce où croît la mûre,Et qu’il n’aurait rien mis dans l’éternel murmure ?Crois-tu que l’eau du fleuve et les arbres des bois,S’ils n’avaient rien à dire, élèveraient la voix ?Prends-tu le vent des mers pour un joueur de flûte ?Crois-tu que l’océan, qui se gonfle et qui lutte,Serait content d’ouvrir sa gueule jour et nuitPour souffler dans le vide une vapeur de bruit,Et qu’il voudrait rugir, sous l’ouragan qui vole,Si son rugissement n’était une parole ?Crois-tu que le tombeau, d’herbe et de nuit vêtu,Ne soit rien qu’un silence ? Retrouvez le poème Ce Que Dit La Bouche d’Ombre de Victor Hugo extrait du recueil de poésie Les Contemplations en pdf, ebook, livre audio, vidéo, écoute, lecture libre, texte gratuit et images à télécharger ainsi qu’un résumé et une analyse. Also recommended: gavroche.org Napoleon.org Hugo-Online 19th c. author links - Bib. En même temps ce poème offre une conciliation entre deux aspects antinomiques de la 1 Une première version de ce texte a paru dans Victor Hugo. Tu dis : — Quel deuil ! Ô songeur ! je t’entends. m’écriai-je éperdu.Le spectre poursuivit sans m’avoir entendu : Faisons un pas de plus dans ces choses profondes. tout pense !La mémoire est la peine, étant la récompense. comme vont chanter toutes les harmonies,Comme rayonneront dans les sphères béniesLes faces de clarté,Comme les firmaments se fondront en délires,Comme tressailleront toutes les grandes lyresDe la sérénité. Dans le livre I, le poème 11 sur Lise conte un jeune garçon amoureux et frivole. About “Ce que dit la bouche d’ombre” Dernier poème du recueil des Contemplations , long de plus de 800 vers, et précédant l'épilogue dédiée à sa fille décédée Léopoldine. L’âme que sa noirceur chasse du firmamentDescend dans les degrés divers du châtimentSelon que plus ou moins d’obscurité la gagne.L’homme en est la prison, la bête en est le bagne,L’arbre en est le cachot, la pierre en est l’enfer.Le ciel d’en haut, le seul qui soit splendide et clair,La suit des yeux dans l’ombre, et, lui jetant l’aurore,Tâche, en la regardant, de l’attirer encore.Ô chute ! I love ruins. Share this: Twitter; Facebook; Apreciază: CE QUE DIT LA BOUCHE D'OMBRE by PARAMNESIA, released 23 April 2013 1. ... Poeme Ce que dit la bouche d’ombre (II) - Victor Hugo « Le beau souleil, le jour saint Valentin. et te figures-tuQue la création profonde, qui composeSa rumeur des frissons du lys et de la rose,De la foudre, des flots, des souffles du ciel bleu,Ne sait ce qu’elle dit quand elle parle à Dieu ?Crois-tu qu’elle ne soit qu’une langue épaissie ?Crois-tu que la nature énorme balbutie,Et que Dieu se serait, dans son immensité,Donné pour tout plaisir, pendant l’éternité,D’entendre bégayer une sourde-muette ?Non, l’abîme est un prêtre et l’ombre est un poëte ;Non, tout est une voix et tout est un parfum ;Tout dit dans l’infini quelque chose à quelqu’un ;Une pensée emplit le tumulte superbe.Dieu n’a pas fait un bruit sans y mêler le verbe.Tout, comme toi, gémit ou chante comme moi ;Tout parle. abîme ! Un remords songe dans un débris.Pour l’œil profond qui voit, les antres sont des cris.Hélas ! L'amour, c'est le cri de l'aurore, l'amour c'est l'hymne de la nuit. versez votre prière !La pitié fait sortir des rayons de la pierre.Plaignez le louveteau, plaignez le lionceau.La matière, affreux bloc, n’est que le lourd monceauDes effets monstrueux, sortis des sombres causes.Ayez pitié. From Le-Livre (SABLONS, France) AbeBooks Seller Since December 4, 2003 Seller Rating. Vivant tous à la fois,Nous pesons, et chacun descend selon son poids. I. —L’ange laisse passer à travers lui l’aurore ;Nul simulacre obscur ne suit l’être aromal ;Homme, tout ce qui fait de l’ombre a fait le mal. Toute faute qu’on fait est un cachot qu’on s’ouvre.Les mauvais, ignorant quel mystère les couvre,Les êtres de fureur, de sang, de trahison,Avec leurs actions bâtissent leur prison ;Tout bandit, quand la mort vient lui toucher l’épauleEt l’éveille, hagard, se retrouve en la geôleQue lui fit son forfait derrière lui rampant ;Tibère en un rocher, Séjan dans un serpent.