Dans sa Screenwriter’s Bible, David Trottier propose la vision suivante : si la dimension externe d’un récit correspond au texte du scénario à proprement parler, la dimension interne correspond davantage au sous-texte de ce scénario, car elle nous invite à lire entre les lignes. Pour autant, vu combien elle est restée dans l’adolescence, avec une décoration enfantine de sa chambre et un comportement rebelle à l’égard de sa mère et de son frère, le tout accompagné d’une B.O. Louis parviendra-t-il alors à trouver les mots et le moment pour formuler sa funeste nouvelle ? Salut ! Et c’est, probablement, quelque chose que nous avons toutes et tous connu au moins une fois lors d’un repas de famille, à un âge où l’on a quitté le domicile familial, et où on se rend compte que, malgré nous, on peut donner l’impression de devenir un étranger, auprès de ses proches ou de ses amis. D’ailleurs, jusqu’au bout, à l’instant de vérité du film, Louis annonce qu’il « doit partir », Cassel s’insurge car entend la phrase au premier degré, donc tente de pousser son frère dehors, alors que ce dernier s’apprêtait à annoncer la vérité, mais se résigne et fait comme s’il devait juste rentrer chez lui. À voir avec lequel je commencerais, mais en tout as celui-ci aborde un thème qui me semble particulièrement juste et touchant. Et en effet, si deux personnages se disent qu’ils ne s’aiment pas, ce ne sera pas aussi fort que de les voir faire semblant de s’aimer. Mommy me tentait déjà à l’époque, mais je n’ai pas encore eu l’occasion de le voir. Comme lorsque Catherine dit littéralement à Louis qu’Antoine se sent ignoré, lorsque Suzanne dit littéralement à Louis qu’il la fascine, lorsque la mère dit littéralement à Louis qu’il est le seul que la famille écoute, ou encore quand Antoine dit littéralement à Louis qu’il ne le connaît pas. En effet, Juste la fin du monde est surtout un film sur le temps. Gaspard Ulliel est bluffant dedans :). Tout ceci traduit, comme sa femme le formulera ensuite, un profond sentiment de vanité. Oui, tout en douceur et en sobriété, une belle performance ! En effet, et c’est là que je diverge de la vision de Trottier évoquée en début d’épisode : le sous-texte ne sert pas QUE à l’émotionnel, et le texte en sert pas QUE à l’action et aux péripéties. Antoine (Vincent Cassel), le frère, fuit la bienséance. cit., p. 358.; 10 Louis est accusé de mentir, de déformer la réalité. Et c’est ce que nous nous apprêtons à explorer ici. Explore, If you have a story to tell, knowledge to share, or a perspective to offer — welcome home. Ci-dessous, l'ensemble des documents utiles pour la séance faite ce jour en classe : la lecture linéaire détaillée de la scène 10 de Juste la fin du monde : llmonologuelouisTélécharger le powerpoint consacré à la notion de "crise" : une-criseTélécharger Juste la fin du monde n’est pas le seul écrit de Jean-Luc Lagarce qui traite de sa maladie, le sida, et de la difficulté d’en parler, et de faire ses adieux aux autres et au monde. Dans Juste la fin du monde, la famille entière de Louis a arrêté de vivre il y a douze ans, son départ a ouvert des plaies chez chacun qui resurgissent à son retour. Alors. Restranscriptions du podcast d’analyse de scénarios. Aujourd’hui, plongeons notre esprit dans le drame franco-canadien Juste la fin du monde, écrit et réalisé par Xavier Dolan, adapté de l’œuvre de Jean-Luc Lagarce, et sorti en septembre 2016 au cinéma. Juste La Fin Du Monde est un film réalisé par Xavier Dolan avec Gaspard Ulliel, Nathalie Baye. Comme l’exprimait le réalisateur à sa réception du Grand Prix du Jury au Festival de Cannes, « l’émotion n’est pas toujours facile, et il n’est pas toujours facile de partager ses émotions avec les autres. Par exemple : Louis parviendra-t-il à annoncer son décès à sa famille ? Pour Louis, rien n’a changé, mais pour les autres, si. Prenons un exemple : l’ironie dramatique. It’s easy and free to post your thinking on any topic. Le sous-texte peut figurer dans une scène où un personnage est seul. L’écrivain est le rhapsode, celui qui met en récit – en « histoires ». Jean-Marie Samocki. La présentation des enfants importe effectivement peu, elle permet simplement de mettre en lumière une relation entre deux personnages, par la façon dont cette présentation se déroule. Louis, le personnage principal, est un écrivain qui a quitté sa famille des années plus tôt. Étudier l'adaptation au cinéma de "Juste la fin du monde" Dossier pédagogique Juste la fin du monde. Le titre joue sur l'expression "c’est pas la fin du monde" mais rappelle aussi Fin de partie de Beckett. On ressent, à ce sujet, aussi, le fait qu’il s’agisse d’une adaptation d’une pièce de théâtre, qui peut aussi avoir pour effet de faire d’un tel film du théâtre filmé. Dans le numéro dédié à 10 Cloverfield Lane, j’introduisais cette façon d’attiser la curiosité du spectateur, consistant à informer ce dernier de quelque chose que des personnages ignorent. La rencontre avec les différents personnages pouvait inquiéter quant au fait de les voir être écrasés par les acteurs qui les jouent, entre un Vincent Cassel écorché vif, une Léa Seydoux rebelle, une Nathalie Baye assumée, et une Marion Cotillard brave et naïve. Cette interdépendance de l’interne vis-à-vis de l’externe, du sous-texte vis-à-vis du texte, peut mener à une confusion, d’ailleurs. Sur le plan émotionnel, l’équilibre est celui des rapports familiaux : les personnages doivent s’entendre pour pouvoir s’écouter et enfin se comprendre. Par exemple : Louis et sa famille vont-ils parvenir à s’écouter et à se comprendre ? Analyse de l'oeuvre-Électre et Oreste- Etude du titre, étude de la langue« juste » dans Juste la fin du monde Lagarce, Juste la fin du monde. Tchao ! Le cinéma de toutes époques, de tous endroits, sous toutes ses formes ! Dans Juste la fin du monde, le spectateur est constamment conscient du fait que Louis doit annoncer sa mort prochaine, pour autant aucun autre personnage ne l’est. Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. L’aspect externe et explicite d’un film s’adresse à notre sens logique, à l’intellect, il s’agit tout simplement de l’intrigue telle que formulée dans les pitchs. Juste la fin du monde (qui s’est tout d’abord intitulé Les Adieux puis Quelques éclaircies) est la pièce de théâtre la plus connue de Jean-Luc Lagarce. Nous, spectateurs, lisons entre les lignes de ces scènes, il y a un sous-texte clair, comme quoi Louis cache bien son jeu et n’arrive pas à exprimer la réelle raison de sa venue. • Biographie de Jean-Luc Lagarce par Jean-Pierre Thibaudat. Le réalisateur de cinéma Xavier Dolan a adapté la pièce dans un film franco-canadien sorti en 2016. Dans le deuxième cas, le spectateur s’implique dans l’histoire, il rassemble les éléments, interprète les gestes, l’élocution, la mise en scène, et vit personnellement la situation, plutôt que de bêtement en prendre note tel un élève. Dans les faits, mon immersion dans le film a été progressive, mais, à la fin, j’étais conquis. Cet ensemble de ressources propose un questionnement sur le parcours « crise personnelle / crise familiale » associé à l’étude de Juste la fin du monde de Lagarce.Il permet d’explorer les liens mais aussi les tensions qui polarisent l'intitulé de ce parcours, mêlant des enjeux à la fois ontologiques, dramaturgiques et esthétiques. La violence sort parfois comme un cri ou un regard qui tue. Pour faire court, l’interne donne du sens à l’externe, et l’externe donne de l’action à l’interne. Louis est là sans l’être. Le retour à la maison ne se passe cependant pas exactement comme prévu. Dolan, ici, ne surcharge pas son film, il privilégie une mise en scène proche de ses personnages, même très proche, au vu des très nombreux gros plans utilisés. Exemple tout bête tiré du film de Dolan, lorsque Louis, incarné par Gaspard Ulliel, fait connaissance avec sa belle-sœur Catherine, incarnée par Marion Cotillard, cette dernière lui présente des photos de ses enfants. Avec Juste après la fin du monde, le huis clos apporte une sensibilité supplémentaire à l’édifice. "Juste" implique que cela n'est rien du tout. Mais les effets du temps, s’ils ne sont pas toujours faciles à anticiper ni à ressentir sur le court-terme, peuvent être dévastateurs. Louis s’apprête à annoncer égoïstement sa situation — enfin égoïstement… il va mourir quand même, mais disons sans grande empathie pour ses proches — cela dit il ignorait qu’en douze ans, sa famille a eu le temps de gonfler des névroses et des questionnements à son égard, bref, qu’eux aussi ont des choses à lui dire. Sur la forme, Juste la fin du monde ne m’a pas toujours rassuré, au contraire. Jeune cinéaste prodige pour les uns, imbuvable et prétentieux pour les autres, Dolan sait déchaîner les passions, comme ce fut le cas cette année avec Ma vie avec John F. Donovan qui était, généralement, soit adoré, soit détesté par les spectateurs, mais rarement entre les deux. https://alarencontreduseptiemeart.com, Tous les contenus, produits bénévolement par un cinéphile amateur, sont la propriété d’A la rencontre du Septième Art et leur reproduction est interdite sans autorisation préalable. Dans la pièce Juste la fin du monde, la crise personnelle traversée par Louis, qui va mourir vers l'âge de 34 ans, déclenche la crise identitaire de sa fratrie : chacun se laisse emporter par ses émotions et prend le risque de faire rompre les liens familiaux. Jean-Luc Lagarce est à la fois comédien, metteur en scène, directeur de troupe et dramaturge.. En 1988, il apprend qu’il est atteint du sida et se sait condamné. J’ai lu des retours très négatifs à son sujet. Juste la fin du monde, Jean-Luc Lagarce, 2ème partie, scène 3. Enfin, la mère de Louis, incarnée par Nathalie Baye, tente de rassembler ses enfants en multipliant les changements de sujets, les souvenirs bienveillants bien qu’étouffants à la longue, et les initiatives positives. Pour traiter de ce sujet, j’ai fait appel à une œuvre évidente. J’ai cependant choisi, cette fois, de retrouver Dolan avec Juste la fin du monde. Voici un commentaire linéaire pour le bac de français du prologue de la pièce Juste la fin du monde de Jean-Luc Lagarce.. Juste la fin du monde, le prologue, introduction. Juste la fin du monde, Jean-Luc Lagarce un drame très important pour Lagarce. Mais d’un point de vu davantage émotionnel, Catherine cherche à mettre Louis à l’aise comme à se mettre elle-même à l’aise, elle souhaite installer une sorte de proximité-éclair, raillée d’ailleurs par son mari, le frère de Louis. Et bien qu’un personnage ayant peu de réelles affinités avec les membres de sa famille, se voit confronté à leurs ressentis respectifs. Chacun ne pense qu’à sa gueule. Et c’est ici qu’externe et interne se mêlent. L’ouverture, présentant Louis dans un avion, de nuit, délivrant un monologue sur sa situation et ses appréhensions, permet d’emblée de saisir le côté solitaire de ce personnage, qui s’est très longtemps tenu éloigné de sa famille, qu’il compte retrouver une dernière fois. Dans Juste la fin du monde, la famille entière de Louis a arrêté de vivre il y a douze ans, son départ a ouvert des plaies chez chacun qui resurgissent à son retour. Mais le film propose quelques instants de grâce, notamment lorsque les images se lient avec la musique, laissant les mots des longs dialogues décanter, et le poids des souvenirs et des émotions retomber. Et bienvenue dans ce 17ème numéro de “Comment c’est raconté ?”, le podcast qui déconstruit les scénarios un dimanche sur deux. "L'art existe et s'affirme là où il y a une soif insatiable pour le spirituel, l'idéal. Posted by Ambre Sachet on October 21, 2016 October 21, ... Une version chic du kitsch personnifié par Die, cette Mommy dont l’amour dépasse l’analyse. Vous pouvez acheter le livre en ligne et le récupérer dans une librairie de quartier via ce lien Place des Libraires : Juste la fin du monde — Jean-Luc Lagarce Cette présentation dialoguée constitue le texte du scénario. Ma première, et encore unique rencontre, jusqu’alors, avec Xavier Dolan, avait eu lieu avec Mommy, coup d’éclat du cinéaste canadien, qui avait su marquer les esprits avec un film fort émouvant. Comme le formulent les Cahiers du Cinéma dans leur Anti-manuel de scénario, un film approfondit l’énigme d’un affect. Commentaires Selon la méthode d’approche des textes dramatiques de Michel Vinaver dans Écrituresdramatiques (voir l’annexe 1), il n’y a pas à proprement parler d’événements ni d’actes q… Sa façon d’agir, voire ses agissements eux-mêmes, sont susceptibles de traduire son état d’esprit à un moment donné. Un rév, Au-delà d’être très divertissant, Last Action, Dans un tourbillon de violence où règne le chaos, Forrest Gump est une leçon de vie, l’histoire e. Après un prologue déjà bien malsain et glauque, Spielberg marque l’histoire du cinéma avec Jura, Au plus près de la réalité, sans le moindre art, Retrouvez-moi sur les autres réseaux sociaux, Nocturama (Bertrand Bonello, 2016) ★★★★ – Critique & Analyse, En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées, Soul (Pete Docter, 2020) – Critique & Analyse, A Touch of Zen (King Hu, 1971) – Critique & Analyse, La 36ème Chambre de Shaolin (Liu Chia-liang, 1978) – Critique & Analyse, L’Exorciste chinois (Sammo Hung, 1980) – Critique & Analyse, Mission Impossible III (JJ Abrams, 2006) – Critique & Analyse, Piège de cristal (John McTiernan, 1988) – Critique & Analyse, Mission Impossible 2 (John Woo, 2000) – Critique & Analyse, Mission : Impossible (Brian de Palma, 1996) – Critique & Analyse, M'abonner à A la rencontre du Septième Art. Concernant le frère de Louis, Antoine, campé par Vincent Cassel, il enchaîne les remarques rabat-joie, les propos cyniques, et la fausse indifférence. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées. Celle de la famille dont on vante les louanges, qui n’arrive pas à ravaler sa rancœur et dépasser ses frustrations. Le besoin psychologique constitue une blessure ou un problème profondément et inconsciemment ancré dans un personnage, lui pourrissant la vie. Juste la fin du monde, Jean-Luc Lagarce - Fiche de lecture 1 févr. Le risque du surjeu et du manque de naturel est permanent, et le film ne cesse d’être sur la corde raide, car il n’y a presque rien de pire, au cinéma, que de voir simplement des acteurs jouer et non des personnages prendre vie. A ce moment-là, l’auteur se savait atteint du sida. L’auteur a écrit cette histoire de famille et de maladie alors qu’il savait lui-même qu’il était condamné à moyen terme, car atteint du Sida. Car Dolan raconte, ici, des choses qui m’ont particulièrement touchées, qui me parlent, car je les ai moi-même vécues, j’ai retrouvé des situations familières qui m’ont aussi mené à me poser des questions. La sœur de Louis, Suzanne, incarnée par Léa Seydoux, est fascinée par son frère. En d’autres termes, le besoin interne se manifeste pour le pire à l’extérieur. Mais ceretour provoque chez ses proches de tels règlements de compte qu’il n’arrive pas à communiquer avec eux et qu’il repart comme il est venu, sans avoir rien dit, plus solitaire encore face à la mort. Juste la fin du monde vaut-il le coup ? Bien souvent, les manuels de scénario, comme nous l’avons vu dans de nombreux numéros de ce podcast, invitent à montrer les éléments d’un film, plutôt qu’à les raconter littéralement. Ici, le besoin moral de chaque personnage diverge : Cassel maltraite ses proches, Seydoux les défie systématiquement, Baye se montre trop envahissante, et Ulliel affiche une grande froideur. Récits de découvertes dans le vaste monde du cinéma. Mais le plus souvent, notamment dans Juste la fin du monde, le sous-texte permet d’explorer des relations entre personnages. Un article comparant le retour d’Oreste dans les tragédies grecques au retour de … Olivier Ducastel et Jacques Martineau adaptent la pièce en 2008 dans un film avec la distribution de la … Chaque scène de Juste la fin du monde laisse de la place à l’interprétation, qu’elle soit cérébrale ou émotionnelle, et invite donc le spectateur à expérimenter lui-même le film, à le vivre, à s’y investir. Cette usage multiple du sous-texte, dans sa forme comme dans sa finalité, inscrit plus profondément encore l’aspect organique d’une bonne histoire. Juste la fin du monde est une pièce de théâtre écrite par Jean-Luc Lagarce à Berlin en 1990, dans le cadre d'une bourse Léonard de Vinci, alors qu'il se savait atteint du sida.. Résumé . "Juste la fin du monde" de Jean-Luc Lagarce dossier pédagogique Analyse du texte et de sa représentation, lecture de collages originaux de l’auteur, d’affiches et de photos de répétitions, décryptage de sites Internet et entretien autour d’une pièce emblématique. Toujours en quête de nouvelles découvertes pour élargir mes connaissances et ma vision du cinéma. Or, les scènes de sous-texte que je viens d’énoncer se réfèrent directement à cette intrigue externe, à l’action, au simple devoir d’annoncer les choses. Ou Phils Connors parviendra-t-il, dans Un Jour sans fin, à passer au jour suivant ? Juste la fin du monde, le premier de ses textes à être refusé par tous les comités de lecture. Il y a quelque chose d'énigmatique dans le titre. J’espère qu’il saura te convaincre autant qu’il m’a convaincu. Juste la fin du monde raconte, sur le plan externe, un personnage devant annoncer sa mort. Ainsi, plusieurs scènes impliquent le spectateur, comme lorsque la mère dit à Louis qu’il a bonne mine, ou lorsque Louis prétend être juste venu voir l’ancienne maison. Et bien Dolan en use, de cette dimension inconsciente. Car oui, Antoine sent et devine que ni lui ni les autres ne comptent vraiment pour son frère Louis. Mais c’était, déjà, le cinquième film du jeune réalisateur, qui en arrive, cet été, à son neuvième, avec Matthias et Maxime. « Juste la fin du monde » : famille nucléaire Adaptant une pièce de Jean-Luc Lagarce, Xavier Dolan conte le retour amer, chez ses parents, … :), Je l’ai vu au cinéma et j’ai beaucoup aimé. Write on Medium, Analyse de scénario de 3 Billboards : les unités et contrastes, Analyse de scénario de Hellraiser : les vertus et limites de l’horreur, Analyse de scénario de Jusqu’à la garde : les leçons à tirer, Analyse de scénario de La Corde : la scène obligatoire, Analyse de scénario d’El Reino : acculer le protagoniste, Analyse du scénario de Birdman : explorer le champ des possibles, Differences Between Junior DevOps and Senior DevOps Engineers. Remémorez-vous les œuvres qui vous ont fait ressentir d’intenses émotions, elles présentaient très probablement des relations aussi puissantes que compliquées entre leurs personnages principaux. Les photos sont utilisées à des fins illustratives et non dans un but d’exploitation commerciale. Le recours au sous-texte s’avère alors évident, dans ce film comme dans le reste de son œuvre d’ailleurs, car permet à la forme de l’histoire d’épouser le fond, de façon organique, à l’instar de Faute D’amour — à sa manière — dont nous parlions dans un précédent podcast. Critique et Analyse Nathalie Baye et Gaspard Ulliel dans Juste la fin du monde (2016). Ou Phils Connors, dans Un Jour sans fin, parviendra-t-il à apprécier l’instant présent ? Une soif qui rassemble tous les êtres humains." Il y a à la fois une affirmation tragique, c'est la fin du monde, c'est la mort, et en même temps sa réfutation, c'est "juste" la fin du monde. Finalement, chaque personnage entre à sa façon en conflit avec les autres, mais pour une même raison fondamentale, que nous pourrions identifier comme le propos central du film : l’injustice ressentie suite au départ de Louis il y a douze ans. Partons de là. Mais il ne faut pas forcément se dire que l’interne correspond à ce qu’il faudrait montrer, ni que l’externe correspond à ce qu’il faudrait raconter. Fondu au noir pour ce 17ème numéro de “Comment c’est raconté ?”, merci pour votre écoute, j’espère qu’il vous aura intéressé ! En effet, l’émotionnel et le rationnel reposent sur la même problématique, telle qu’évoquée par David Mamet dans On Directing Film : restaurer un équilibre. Medium is an open platform where 170 million readers come to find insightful and dynamic thinking. Juste la fin du monde, dossier complet sur Odysseum. Il retrouve sa mère, sa sœur Suzanne, son frère Antoine et sa belle-sœur Catherine. L’ouverture, présentant Louis dans un avion, de nuit, délivrant un monologue sur sa situation et ses appréhensions, permet d’emblée de saisir le côté solitaire de ce personnage, qui s’est très longtemps tenu éloigné de sa famille, qu’il compte retrouver une dernière fois. D’ailleurs, lorsqu’elle se sent obligée de préciser qu’elle est adulte, le spectateur ne peut pas s’empêcher d’échapper un petit rictus, car le sous-texte est ici clair : elle ne l’est pas, adulte. L’aspect interne et donc implicite d’une histoire, de son côté, s’adresse à nos émotions, à notre idéologie, au sens que nous donnons à la vie, tout ça tout ça. Pour autant, elle s’est résignée à l’idée d’une quelconque complicité avec son fils, d’ailleurs elle devine clairement qu’il ne compte pas rester longtemps. Juste la fin du monde, mis en scène pour la première fois par Joël Jouanneau en 1999, est régulièrement monté tant sur les scènes nationales qu'internationales et a … Il arrête d’écrire pendant deux ans, se consacrant à la mise en scène, écrivant des adaptations et répondant à des commandes. Ainsi, lors des dialogues frontaux et profonds qui parsèment le film, les personnages essayent de dire la vérité mais en expriment une supplémentaire par leur comportement, ou ne serait-ce que la façon dont ils seront mis en scène. punk Rock des années fin 90, on devine que la vie de ce personnage s’est arrêté au départ de son frère douze ans auparavant. Il est vrai, et tout à fait compréhensible, que Juste la fin du monde ne fait pas l’unanimité. Juste la fin du monde, écrit en 1990, est une des dernières pièces de Jean-Luc Lagarce. La crise dans l’oeuvre Juste la fin du monde de Lagarce, découle principalement de l’incapacité de se faire comprendre ; en réalité, les personnages ne parviennent pas à communiquer et se trouvent victimes de quiproquos, de malentendus, de disputes et de méprises. C’est un film qui m’a beaucoup ému et personnellement touché, et ça, personne ne peut me l’enlever, comme dit la mère de Louis. Il s’agit ni plus ni moins que d’un équilibre à trouver. C’est aussi ce même temps qui semble s’être figé dans la maison familiale, avec les souvenirs, matériels ou non, qui demeurent, qui imprègnent les murs. Here, expert and undiscovered voices alike dive into the heart of any topic and bring new ideas to the surface. Le cinéaste a parfaitement su retranscrire les effets de l’éloignement, du temps qui passe, et m’émouvoir, notamment au terme d’un très beau final. ... ainsi qu’une analyse rapide de l’affiche et de la bande-annonce du film. La pièce de théâtre a été adaptée dans une mise en scène de François Berreur en 20074, avec la distribution suivante : Danièle Lebrun, Elizabeth Mazev, Clotilde Mollet, Hervé Pierre, Bruno Wolkowitch, et dont les répétitions ont fait l'objet d'une vidéo du réalisateur Joël Curtz5. Afin d’accompagner l’entrée au programme de 1ère de Juste la fin du monde (parcours : crise personnelle/ crise familiale), vous trouverez sur le site Odysseum plusieurs études de Bertrand Chauvet et Éric Duchatel, professeurs en CPGE:. - Andreï Tarkovski. Alors, parfois, les personnages semblent se dire directement les choses. Celui qui avait des mots à dire se retrouve silencieux, il devient l’observateur de ce groupe auquel il appartient de manière légitime, mais dont il est l’invité, dont il est presque un étranger, bloqué par sa difficulté à cerner tous leurs codes, à faire comme si de rien n’était. Mais ces déclarations successives suivent généralement les scènes de sous-textes, venant simplement confirmer ou mettre des mots sur des choses que nous avons ressenties. Les personnages font tout pour être aimés. Et c’est là, probablement, une force essentielle des films de Dolan : utiliser le sous-texte pour absolument tout ou presque. Une fois n’est pas coutume : attention spoilers. « Famille, je vous hais », déclarait Gide. Ce rapport de l’interne et de l’externe à une problématique commune qu’est la recherche d’équilibre, génère forcément un recours aux mêmes outils narratifs, tel que le précieux sous-texte. Info : Cet article retranscrit un épisode du podcast “Comment c’est raconté ?”, disponible sur Youtube, iTunes, Soundcloud et services de podcast par RSS. CINÉMA — Analysons le scénario du film Juste la fin du monde (2016) : comment et pourquoi a-t-il recours au “sous-texte” ? Il meurt brutalement en septembre 1995. Oui, il vaut mieux vivre la leçon de vie d’un film, que de juste se la voir raconter. En effet, comme je le précisais en introduction, ce film de Dolan traite directement de la question du sous-texte. Je m’appelle Baptiste Rambaud, disponible sur Twitter pour répondre à vos questions, à vos réactions, et vous donne donc rendez-vous donc dans 2 semaines, pour la 18ème séance. Ainsi, si le sous-texte est avant tout une affaire humaine et émotionnelle, même les péripéties ou l’exposition ou les enjeux ou n’importe quel aspect d’une histoire peut être montré plutôt que raconté. Lisez ce Archives du BAC Commentaire de texte et plus de 250 000 autres dissertation. Peut-être vous rappelez-vous, dans le premier épisode, quand je parlais de problématiques internes et de problématiques externes ? Retrouvez tous les liens du podcast sur ccrpodcast.fr, dont Facebook, Insta’, tout ça, mais encore et surtout iTunes : pour ce-dernier je vous invite à laisser 5 étoiles et un commentaire — c’est très im-por-tant pour le référencement du podcast, podcast dont l’habillage musical était signé Rémi Lesueur je le rappelle, et l’heptadéca-remercie. Le temps qui nous est imparti sur Terre, et qui file souvent trop vite, à toute vitesse, comme pour Louis, qui se sait déjà condamné alors qu’encore bien jeune. Ici, Dolan exprime le vide créé par la séparation, le dialogue rompu, les ponts coupés que l’on n’arrive plus à reconstruire car abandonnés depuis trop longtemps, rendant quasiment impossible la réunion entre les deux bords. 1G3 - Lecture linéaire - Juste la fin du monde, scène 3 Dans "1G3" 1g3 - Lecture linéaire S10 Juste la fin du monde (et powerpoint sur la notion de "crise") Dans "1G3" 1G3 - Lecture linéaire Phèdre (1/2) Dans "1G3" C’est quelque chose que l’on peut retrouver dans d’autres films comme, pour citer un exemple de film que j’ai vu très récemment, Trois souvenirs de ma jeunesse, d’Arnaud Desplechin. cit., p. 37 et Le Pays lointain, op. (1957/1995). | A la rencontre du Septième Art respecte les droits d’auteur et s’engage à respecter le travail des artistes que nous cherchons à valoriser. Il venait d’achever son dernier texte, Le Pays lointain, et Ça fait du bien d’être un peu secoué, de temps en temps. Quoi de mieux, pour aborder la question du sous-texte, que d’analyser un film qui en fait justement son sujet central ? Comment définir, déjà, ce qui dans un film relève de l’émotion ? Juste la fin du monde, c’est une épitaphe. Ce serait cela la fin du monde. Quelle énigme relationnelle trouve-t-on dans le film de Dolan ? Ce sera l’occasion pour nous de saisir la puissance émotionnelle jaillissant sous la surface des péripéties, de saisir combien l’implicite s’avère souvent bien plus puissant que l’explicite. Voilà un terreau des plus fertiles pour voir naître les quatre-vingt-dix minutes de dialogues de sourds composant le film. 18 Jean-Luc L agarce, Juste la fin du monde, op. De surcroît, le soliloque paraît l’apanage des personnages dont le langage est fermé sur lui … Comme le fait remarquer Antoine, il est … C’est le temps que l’on a vécu ensemble et, surtout, celui que l’on n’a pas vécu ensemble, qui semble s’être définitivement perdu et avoir des conséquences irréversibles. Ainsi, chaque séquence de tête-à-tête entre Louis et l’un d’eux se solde par une question tantôt agressive, tantôt sur la défensive, concernant la raison de sa venue subite, après douze ans d’absence. Il choisit d’éviter les artifices, malgré quelques scènes un peu plus fantasmées, comme celle du souvenir de Louis avec Pierre, qui nous font nous rappeler qui est derrière la caméra. Comme le dit McKee dans son manuel Story, aucune scène ne doit parler de ce dont elle a l’air de parler. Louis rend visite à sa famille pour la première fois depuis des années. Quentin, 27 ans, mordu de cinéma depuis le visionnage de Metropolis, qui fut à l'origine d'un véritable déclic. Sur le plan rationnel dans Juste la fin du monde, l’équilibre à restaurer est celui de la conscience de l’état de Louis : seul ce dernier est au courant de sa situation, il doit mettre ses proches à leur tour au courant. Dolan ne révolutionne rien en disant cela, évidemment, mais confirme juste cette volonté de raconter la difficulté à exprimer ses émotions, la folie que cela peut générer, lorsque nous tentons de les affronter. C’est l’histoire de personnages qui doivent se parler qui mais n’y parviennent pas, et ont donc recours à des expressions qui leurs échappent tout en trahissant leur pensée réelle. Je comprends et j’entends les reproches que l’on peut lui faire, bien que je ne les partage pas forcément. Juste la fin du monde est une pièce de théâtre écrite par Jean-Luc Lagarce à Berlin en 1990, dans le cadre d’une bourse Léonard de Vinci. L’ayant peu connu, elle en fantasme le talent. Ou encore lorsque Cassel fait remarquer à Suzanne qu’elle cherche juste à impressionner Louis — chose que nous serions sensés comprendre par nous-mêmes, spectateurs — il se met en position à son tour de convaincre son frère, car indirectement c’est à lui qu’il s’exprime. Il s’agit d’une composante clé d’une histoire poignante. Vient ensuite le besoin moral, théorisé par Truby comme une conséquence du besoin psychologique, venant causer du tort à l’entourage du personnage. Juste la fin du monde, prologue, analyse. Ce n’est pas la seule œuvre dans laquelle Lagarce questionne ces thématiques. Ecrite à Berlin en 1990, « Juste la fin du monde » est la pièce de théâtre la plus connue du comédien, metteur en scène, dramaturge Jean-Luc Lagarce.Adaptée à l’écran par le canadien Xavier Dolan avec Gaspard Ulliel, Nathalie Baye.