Bruxelles On parle plutôt de « trafics informels » que de crime organisé[3]. Entre 1820 et 1870, les grappillages portuaires engendrent un marché dynamique de marchandises volées et d'alcool de contrebande. Profitant des réseaux internationaux déjà établis entre Marseille et Saigon dès le début du siècle, la ville devient l'une des étapes majeure d'une route maritime transcontinentale fournissant les États-Unis en héroïne où le marché croît rapidement. Les nervis ne sont d'ailleurs pas les acteurs dominants de la criminalité marseillaise de l'époque. Les établissements prohibés continuent toutefois leur essor, en particulier les hôtels de passe[5]. Tongs and outlaw motorcycle gangs, as well as terrorist, militant, and paramilitary groups, are mentioned if they are involved in criminal activity for funding. Ainsi, on assiste non pas à une hausse du nombre d'armes à feu dans ces quartiers, mais à leur mutualisation entre malfrats[54]. Si les mieux organisés et les plus sophistiqués sont sans doute les faux-monnayeurs, cette criminalité parait à l'époque, tout comme les bandes parisiennes de la Restauration, limitée et sous contrôle des autorités. Dès lors, le milieu traditionnel, qui possède des contacts internationaux pour l'approvisionnement de drogues (la cocaïne sud-américaine par exemple), et ces néo-parrains de cité, qui en contrôlent l'écoulement, doivent s'allier. Retrouvez la liste des meilleurs films de l'année 2014 selon les notes des utilisateurs de Vodkaster. Surtout fréquentées par les marins et les soldats, on y compte 89 maisons de tolérance dans les années 1880. Quelques amis ou proches collaborateurs du maire Gaston Defferre, comme ses gardes du corps Nick Venturi et Antoine Paolini, fréquentent les figures du milieu de l'époque comme les frères Guérini. Jean-Luc Barresi, agent de footballeurs, a été condamné à trois ans de prison, dont deux avec sursis, pour extorsion de fonds autour de sociétés du port autonome de Marseille[38]. Beaucoup d’établissements clandestins sortent alors de l'illégalité. Fayard, 2008. Pour l'ancien député marseillais Charles-Émile Loo, Defferre « connaissait les Guérini (...) mais il faisait bien attention à ne pas trop en dépendre »[13]. Tenue Forces Armées Urbaines Françaises. Ils s'internationalisent, s'organisent et diversifient leurs activités (trafic de femmes, trafic de stupéfiants, machines à sous, etc.) Les homicides liés au milieu criminel passent d'une soixantaine dans les années 1900 à une vingtaine dans les années 1930[6], quand Carbone et Spirito dominent la ville. La police cantonale renforce ses effectifs. Xavier Monnier. Le quotidien La Provence établit le nombre de morts liés aux règlements de compte à Marseille et dans sa proximité à 170 entre 2008 et avril 2015[45]. Au début des années 1990, au même titre celui de Toulon, son port occupe déjà une importance stratégique pour les mouvements indépendantistes corses qui font transiter les armes achetées illégalement par ces deux villes[42]. Divers scandales politico-financiers ont par ailleurs récemment éclaté comme l'affaire Guérini, dont le jugement n'a pas encore été prononcé en 2015[65], ou la condamnation à un an de prison ferme pour la député Sylvie Andrieux pour détournement de fonds publics[66]. Cette liste, non exhaustive présente les crimes commis sur la région marseillaise dans le cadre de la lutte pour le contrôle des trafics locaux[75],[76]. Bernard est également soupçonné d'avoir truqué des marchés publics de BTP, en lien avec Jean-Noël Guérini, alors président PS du conseil général des Bouches-du-Rhône (CG13). La ville est très loin de l'image violente qu'elle inspire dans l'inconscient collectif des années 1930. The Bodleian Libraries at the University of Oxford is the largest university library system in the United Kingdom. Pour le criminologue Alain Bauer, l'assassinat de celui qui a mené une « opération d'indépendance » contre le milieu traditionnel a ouvert la porte à la « guerre de sécession » actuelle[9]. Bruno Aubry et Severine Pardini-battesti, [Les parrains du foot. En 2015, l'éclatement du milieu marseillais et la recrudescence des règlements de compte favorisent ce commerce, tout comme l'architecture des cités qui offre des possibilités de caches dans les caves communes. Dès 1972-1973, à la disparition du clan Guérini et de la French Connection, le milieu connait une période de déstabilisation profonde lorsque s'affrontent dans une guerre sanglante les clans des parrains Tany Zampa et celui de la Belle-de-Mai (Francis le Belge, Antoine Cossu), marquée par une série de règlements de compte qui prend fin en 1985[9]. Il compte 18 victoires en Championnats du Monde de Rallye qui lui permettent toujours de faire partie du top 10 des pilotes les plus victorieux de l’histoire. Bodleian Libraries. Lutte contre le grand banditisme et la criminalité urbaine : deux groupes de gangs mis aux arrêts par la Police Nationale. Au XXIe siècle encore, le néo-banditisme des cités, originaire des quartiers les plus défavorisés de la ville, profite des difficultés socio-économiques d'une jeunesse[46] souvent issue de l'immigration africaine pour recruter sa main d'œuvre. La dernière modification de cette page a été faite le 24 février 2021 à 20:45. La liaison est directe par bateau ou indirecte par la route en passant par l'Espagne[46] au moyen de go fast. En 1932, le secteur légal s’accroît après un arrêté autorisant les maisons de rendez-vous en dehors du quartier réservé. Francis le Belge décide, à la suite de ces événements, de se faire plus discret et quitte la région marseillaise. S'ensuit une période d'affrontements violents, à l'issue de laquelle sort vainqueur le dernier véritable parrain de la ville, Francis le Belge, assassiné en 2000. Ils abordent différentes thématiques liées au passé de l’organisation : des périodes importantes de l’histoire de la Sûreté, l’évolution et la professionnalisation d’unités, l’historique des uniformes, des véhicules, etc. » et les relations politico-criminelles se font de plus en plus discrètes[3]. Les frères Campanella ont attaqué cinq banques en une semaine pendant l’été 1986. Quelques années plus tôt en 1978, la tuerie du Bar du Téléphone, théâtre de 10 morts en une seule journée, témoigne de l'intensité de la violence criminelle d'alors. Le criminologue Jean-Paul Brodeur définit le crime organisé comme un groupe menant « des activités illégales d’approvisionnement en biens et services partiellement ou totalement prohibés (...) [et ayant recours au] recyclage illicite du profit de ses trafics ». Ceux qui dirigent ces organisations criminelles ont plus de similitudes avec les futures élites du milieu marseillais que n'en ont les nervis, ancêtres des petites mains du crime organisé marseillais[5]. Le butin de l'A36 (34 millions de francs, soit 5,2 millions d'euros) n'a jamais été retrouvé et aurait été blanchi dans les machines à sous. Il émet un rapport qui alerte ses supérieurs et l'Inspection générale des services administratifs mène une enquête interne auprès du ministre de l'Intérieur Albert Sarraut en 1938. Portrait d'un «voyou à l'ancienne», Bernard Barresi condamné à dix ans de prison pour le « hold-up de l'A36 », A Marseille, Jean-Luc Barresi a « peur de ce qui peut lui arriver », «Je ne suis pour rien dans cette affaire», https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Milieu_marseillais&oldid=180285819, Article avec une section vide ou incomplète, Portail:Sciences humaines et sociales/Articles liés, Portail:Provence-Alpes-Côte d'Azur/Articles liés, licence Creative Commons attribution, partage dans les mêmes conditions, comment citer les auteurs et mentionner la licence. Lorsque l'affaire Stavisky éclate en 1934, l'inspecteur Bonny désigne Carbone, Spirito et leur ami Gaëtan de Lussats coupables de l'assassinat d'Albert Prince, conseiller à la cour d'appel de Paris. Dans le viseur: la lutte contre la cybercriminalité, le banditisme transfrontalier et les violences domestiques. Convoqué par la brigade de répression du banditisme (BRB) de la Police judiciaire de Marseille, l'ancien entraîneur de l'OM José Anigo est placé en garde à vue le 1er octobre 2020. Alors que son influence grandit, il se retrouve confronté au milieu traditionnel sur un de ses terrains, le contrôle des machines à sous autour de l'étang de Berre, et finit assassiné en 2006 par un commando corse dirigé par Ange-Toussaint Federici[29],[28]. Pour Paolo Monzini, cette déconstruction très rapide des systèmes traditionnels du milieu marseillais est accélérée par la croissance de nouveaux marchés illicites très lucratifs, l'apparition de problèmes liés au chômage, la renaissance des bandes de jeunes délinquants, ainsi qu'à l'extension dans le bassin méditerranéen d'organisations internationales plus influentes et structurées comme la Cosa nostra[21]. La mafia américaine, à l'initiative de Santo Trafficante[7] et Frank Lucas, se tourne alors vers le Triangle d'or est-asiatique, région déséquilibrée par de multiples conflits armés et grande productrice de pavot. D'autres figures émergent, comme les frères Noël et Joseph dit « Jo » Renucci[13]. La cousine des Guérini, Restitude, est par ailleurs mariée à Horace Manicacci[64], l'une des plus importantes figures socialistes locales, et ils sont connus pour être proches du sénateur Léon Bon[61],[62]. Depuis la mort de Francis le Belge en 2000, qui avait progressivement repris en main le milieu marseillais depuis sa semi-retraite parisienne[23], le milieu semble dans un état de relative désorganisation[16], comme lors les années 1970 à la chute de l'empire Guérini. Lutte contre le grand banditisme et la criminalité urbaine : deux groupes de gangs mis aux arrêts par la Police Nationale. Les travaux utilisés pour rédiger cet article sont indiqués par ce symbole . Les années 1930 annoncent aussi l'émergence des machines à sous dans les bars, l'apogée de la prostitution illégale et l'essor du trafic de stupéfiants à un moment où la demande outre-Atlantique se fait de plus en plus forte. Pourtant, les nervis ne semblent pas être les ancêtres du milieu marseillais tel qui apparait au siècle suivant. Une brève course-poursuite s'est entamée, avant que le conducteur ne soit finalement arrêté grâce à une autre patrouille venue en renfort", a relaté la zone de police Bruxelles-Ouest. D'autres narco-trafiquants de cités (comme Saïd Tir[30], les Benissam, le clan Zerrifi ou les frères Bengler), de plus en plus puissants à mesure que le trafic de stupéfiants s'intensifie, s'affrontent entre eux, voire prennent le contrôle de marchés jusqu'alors réservés au grand banditisme traditionnel (braquage de banques et de fourgons, trafic d'armes, racket, etc.) Les détails dans ce … Durant la Seconde Guerre mondiale, la frontière s'estompe cependant entre pouvoirs publics et milieux criminels. Le rôle central et l'autorité de l'État français, comme l'appui des relais étatiques locaux, ont ainsi permis de contrôler l'usage des fonds publics et de garantir une certaine efficacité[7]. Il a été laissé en liberté et placé sous contrôle judiciaire après paiement d'une caution de 100 000 euros[59]. Pilote automobile finlandais. En 1903, une nouvelle législation sanctionne plus lourdement les trafiquants de femmes, tandis qu'en 1916 les sanctions s'alourdissent pour les trafiquants de stupéfiants[3]. † 26-02-2021, 78 ans. Jacques de Saint Victor préfère utiliser le terme de « situation prémafieuse » pour définir le milieu marseillais des années 1930, infiltré à l'époque dans les sphères politiques et répressives et s'appuyant sur un système clientéliste et communautaire. La position de Marseille en Méditerranée fait d'elle le point central de la French Connection : la morphine-base, issue de la culture du pavot, arrive clandestinement de Turquie par bateau, avant d'être transformée par les chimistes marseillais et réexpédiée sous forme d'héroïne aux États-Unis. Franck Barresi a été mis en examen dans des affaires d'extorsion de fonds et de fraude à la TVA. Après la « normalisation » de la période précédente, les spécialistes observent un net renforcement des liens politico-crapuleux à partir des années 1980-1990 à Marseille comme à Toulon et à Nice[2]. Pierre Michel, un juge arrivé de Metz, est alors persuadé que Zampa tient les commandes des établissements de nuit marseillais grâce à l'argent de l'héroïne. Auparavant il travaillait à Lyon dans une institution située 78 cours Lafayette. Dans les années à venir, on pourrait observer une nouvelle structuration du milieu, avec une concentration de ces trafics dans les mains de quelques parrains traditionnels et de cités[28]. Alors que la maladie est la première cause de mortalité dans le monde, la Corse enregistre un taux de dépistage insuffisant. Jetant les bases d'une organisation hiérarchique fondée sur le clientélisme politique et la corruption policière, les deux malfrats développent une entreprise clandestine influente qui infiltre la société marseillaise jusqu'aux sphères politiques locales et servira de modèle pour les parrains qui leur succèderont. La Corse et la Côte d'Azur, y compris Marseille, sont plutôt le théâtre de « dérives mafieuses[3] ». Cette surreprésentation italienne dans la criminalité de l'époque s'expliquerait par une démographie plus criminogène (jeunesse, masculinité, célibat), le fait que les nouveaux arrivants évoluent souvent dans les quartiers les plus populaires de la ville et le contexte politico-social difficile qui favorise l'alcoolisme et la violence dans le monde ouvrier[5]. Ils libèrent le port en quelques jours et les trafics, légaux ou non, peuvent reprendre. L'hebdomadaire américain avance même que « pour l'extermination des informateurs, l'Union corse a la réputation d'être plus rapide et plus radicale que la mafia » et qu'elle aurait « infiltré ses membres dans les services gouvernementaux ». Le comptage été réalisé au commissariat et fait état d'une somme de 280.000 euros", a détaillé la police. En janvier 2019, le parquet demande le renvoi devant un tribunal correctionnel de 18 policiers de l'ex-Bac nord de Marseille. Cette route de la drogue que l'on appelle French Connection atteint son apogée dans les années 1960 avant d'être démantelée par les autorités françaises et américaines. Coronavirus au Burkina 26 février 2021 : 43 cas confirmés, 347 cas actifs… La situation est autant inacceptable pour le crime organisé que pour le gouvernement français, ainsi que pour les Américains qui craignent une contagion communiste en Europe de l'Ouest. Après-guerre, le milieu marseillais change de tête et les frères Guérini reprennent les affaires des anciens mafieux Spirito, contraint à l'exil, et Carbone, mort en 1943. Un document de comptabilité concernant la cité de La Visitation saisi par la police en 2011 permet de mieux comprendre le fonctionnement de ces réseaux. Molenbeek Saint-Jean La brigade anti-banditisme de la zone a mis la main sur une somme de 1.785.000 euros, en petites coupures, à Molenbeek-Saint-Jean. On observe, paradoxalement, une baisse de la violence[6],[9], probablement due à la concentration du pouvoir criminel entre les mains de quelques chefs[10] et à la disparition des bandes de quartier. Les autorités américaines estiment alors que ce manque d'implication dans la lutte contre le réseau est en partie lié aux appuis dont certains trafiquants semblent bénéficier en haut lieu[19],[70],[71]. En 1938, le commissaire Robert Picq, nouvellement arrivé dans la ville, découvre dans le cadre d'une enquête mineure qu'une prostituée est protégée par le commissaire de la brigade des mœurs. Il semble donc qu'une hiérarchie sociale englobant une diversité de pratiques existe dès le début du XIXe siècle. On lui préfère les termes de « pègre » et de « Mitan » au début du XXe siècle, ou de « Milieu » et « crime organisé » au XXIe siècle. C'est alors que débute l'ère du clientélisme et de la corruption[8]. Le SAC a en effet été un groupe politique « très hétérogène sociologiquement et distinct des structures de l’État gaulliste », servant volontairement la République gaulliste sans que cette dernière ne se mêle de ses affaires. Cette nouvelle route de la drogue marque la fin de la French Connection[14], qui s'éteint définitivement en 1973[19] et dont l'interception en 1972 de 423 kg d'héroïne par la police française sur le bateau Caprice des Temps au large de Marseille constitue le dernier épisode marquant[7]. Ils sont tous les deux cités dans une affaire de vol de bons du Trésor en 1949[7]. Son ex-femme Carole possède une villa en Balagne (Haute-Corse) de 247 mètres carrés achetée en 1991 sans que celle-ci ait des revenus déclarés. Les réseaux s'internationalisent d'ailleurs et préfigurent l'âge d'or de la French Connection : par Marseille transite déjà l'opium venu de Chine et du Levant et en partance pour les États-Unis. Expertes en combat rapproché, libération d’otage, arrestation à haut risque dans des bâtiments, protection de personnes, lutte contre le grand banditisme et le terrorisme, les forces spéciales françaises comme le Raid et le GIGN sont les boucliers de la démocratie française ! Les frères Campanella fondent dans les années 2000 la société MGC (leurs initiales) spécialisée dans la VRD « voirie et réseaux divers » (terrassement, assainissement, éclairage) et impliquée dans une affaire Guérini, avec les clans Barresi et Boudemaghe[35]. Il apparait aussi que le vide hiérarchique survenu après le décès du parrain ait entrainé des prises de pouvoir de « caïds de cité » locaux contrôlant le trafic de cannabis dans les quartiers déshérités de la région. Ces derniers s'infiltrent également dans la politique en soutenant la candidature du socialiste Henri Tasso qui remporte des élections municipales de 1935, durant lesquelles les conflits entre partisans politiques se règlent souvent à la gâchette.