Un autre exemple, chronologiquement inversé dans la suite des lieder est le thème des arpèges en triolets des mesures 59 à 66 du Tilleul, qui est repris à la mesure 1 d'Inondation. Dans la musique, il en ressort un désespoir sans fard […] Admirons comment les quelques épisodes plus sereins sont sagement distribués, comme "le Tilleul", "Rêve de printemps", "la Poste", et comment ces instants sont émouvants, ceux où la volonté de survie du mélancolique croit encore à la possibilité de trouver des consolations[37]. En outre, il existe d'innombrables remaniements pour d'autres formations instrumentales. Le héros de la Montagne magique, Hans Castorp, et son destin, se perdent dans les batailles de la première Guerre mondiale et il a sur les lèvres précisément ce passage du lied, dans lequel le tilleul exprime son attraction pour la première fois : « Et ses rameaux sifflaient Comme s'ils m'appelaient ». Presque tous les poèmes du Voyage d'hiver sont construits sur une métrique et une forme analogue. […] Le fait que les deuxième et troisième strophes débutent dans des tonalités différentes […] rend différentes leurs mélodies pourtant identiques[35]. ». Il peut évoquer une ambivalence entre la vie et le danger mortel[19]. En 1820, la police fit chez Senn une perquisition dans les écrits, et l'incarcéra. L'accompagnement de la première strophe chez Schubert et Silcher est presque identique. Der Lindenbaum Nr. La sixième strophe contient un regard en arrière de l'acteur, qui se tient dans le présent de la diégèse (Maintenant)[15]. Les simplifications harmoniques de Silcher peuvent être observées à de nombreux endroits. De Franz Liszt nous vient une version pour piano à 2 mains[55], qui a beaucoup contribué à la popularité du lied et de l'ensemble du cycle[56]. Winterreise (Voyage d'hiver en français), D.911, est un cycle de 24 lieder pour piano et voix, composé par Franz Schubert en 1827, un an avant sa mort, sur des poèmes de Wilhelm Müller. Écouter l'exemple joué par un instrument. Il existe aussi une instrumentation du Voyage d'hiver par Anton Webern. Mais il n'y a là non plus aucune sorte d'argumentation. À partir de la structure temporelle du poème, on peut distinguer clairement trois parties : les deux premières strophes sont en partie intemporelles, en partie connectées à un passé très lointain. Un rythme entièrement fait de triolets s'échange avec triolets et croches, ou triolets et croches et noires, ou triolets et croche pointée, double croche. L'ensemble des deux premiers vers du poème de Müller ressurgit toujours dans les années vers 1800 comme le lieu de l’idylle, comme chez Goethe : dans Hermann et Dorothée, les amants se retrouvent « hors du village[o 19] », « à l'ombre convenablement sombre du noble tilleul[o 20] » ; ou dans Les Souffrances du jeune Werther, il y a « une fontaine juste à l'entrée du village[o 21] », le lieu de la vie sociale et l'image du paradis, et, tout à côté, une auberge sous deux tilleuls. Le présent est accompagné en mineur, tandis que le passé l'est en majeur. Par la suite, ce « tilleul de la fontaine[o 22] » promettra au voyageur la délivrance de son errance, le repos[23]. Irène de Sherbrooke. Clemens Kühn écrit à ce sujet : «  Quand la mélodie du début revient (Nun bin ich manche Stunde), le chant est "autre", comme la partie de piano qui intègre les triolets, ne reste pas pareille. Les analyses orientées principalement sur la musique se concentrent en gros sur les deux questions suivantes : Les versions de Schubert et de Silcher présentent des différences variées, sur les plans formel, mélodique, harmonique et rythmique. Les concepts les plus frappants du poème de Müller, auxquels on a déjà attribué précédemment dans la vie courante et dans la littérature une signification symbolique sont : Ces symboles conservent dans le poème de Müller, comme dans la mise en musique de Schubert leur accent ambivalent, souvent depuis longtemps. Dans l'opérette Das Dreimäderlhaus, inaugurée en 1916, Schubert, pour faire sa déclaration d'amour à sa bien-aimée Hannerl, fait chanter le lied du Tilleul à son ami Franz von Schober[51]. En même temps, le tilleul représentait, avec le chêne, l'arbre symbolisant l'Allemagne, spécialement pendant la période romantique. Les deux premiers vers du Tilleul paraissent comme une image encadrée – un tableau intemporel et bien connu de l'idylle. La main gauche hectique du début et du milieu, consistant uniquement en triolets dans les basses, et reléguée à do, puis à si, renforce encore cette impression. 08/05 : Deux nouveaux dossiers : canulars, scandales et tromperies dans la musique et un petit florilège de questions…embarrassantes. Et si vous loupez quelques réponses, c’est l’occasion de(re)découvrir mes comiques préférés . Dans le Voyage d'hiver, la « compulsion à errer » devient une représentation de la nécessité, qui débouche, loin des rapports humains, sur les hallucinations et la mort[7]. Nous entendons à peine la mélodie de Schubert comme la musique du texte, qui n'a besoin d'aucune harmonie ou accompagnement, nous l'entendons bien plus comme le chant d'un chœur d'hommes à quatre voix, qui nous paraît dans l'ensemble le chant populaire[34]. Dans beaucoup de mises en musique, le Tilleul est devenu un composant favori du répertoire des associations musicales. Le cycle de Müller peut s'interpréter différemment selon que l'on le considère par son utilisation des tournures verbales, ou par des cadres de signification plus vastes : individuelle, de psychologie générale, ou historico-politique. Le lien entre la fontaine et le tilleul est aussi un motif bien connu dans les contes. La symbolique du voyage représentait le caractère spécifique du voyage humain à travers la vie, y compris les dangers, les échecs et la mort. Un jour qu'il faisait très chaud, la royale enfant partit dans le bois, et s'assit au bord de la source fraîche[27],[o 25] ». Elmar Bozzetti critique que l'utopie du Tilleul, qui se reconnait par la forme variée de Schubert, devienne, par la forme rigide et simplifiée chez Silcher une « apparence de vérité louis-philipparde, sans rapport avec la réalité »[49]. Cependant, Schubert y fait dans sa version plus simple rythmiquement une modulation harmonique, tandis que Silcher garde la même harmonie. SHARE. Un jour qu'il faisait très chaud, la royale enfant partit dans le bois, et s'assit au bord de la source fraîche, « Réarrangé en mélodie populaire à partir de Ah, je voudrais bien, aimée Mais la sonorité basée sur les deux premières strophes n'entraîne pas le même tissu musical. Studio des Petites Roches-Un studio d’enregistrement en Isère, Stages de musique et chant en Corrèze - Printemps/Été/Automne 2021. Les rapports entre thèmes et les allusions aux titres précédents et suivants sont ainsi la plupart du temps perdus, de même que les rapports de tonalité et les ornements rythmiques typiques. La forme de l’accompagnement est différente (et tout d'abord par l'instrumentation différente : piano et chant pour l'un par opposition au chœur pour l’autre). Cependant, rien n'indique que Müller ait jamais mis les pieds à Allendorf. Par contre, Joseph Müller-Blattau souligne pour le reconnaitre, que Silcher a distillé à partir des strophes variées de Schubert, la « mélodie de base » hors des variations de Schubert. The twenty-four poems of Die Winterreise were written in 1821 and 1822. Le lied est aussi cité de façon implicite dans Le Docteur Faustus du même Thomas Mann. Tous ces aspects concourent à donner une interprétation musicale tout à fait différente, et parfois diamétralement opposée, d'un modèle textuel identique. Hakkımızda; İletişim; BMSB Fümigasyon; Twitter Facebook Instagram Youtube Email Chez Silcher, les quatre voix suivent exactement le même rythme. Download and print in PDF or MIDI free sheet music for Der Lindenbaum (Am Brunnen Vor Dem Tore) by Franz Schubert arranged by John__Smith for Vocals, Bass (Choral) Un tempo de marche rythme l'ensemble : des iambes, avec trois accents par vers (voir transcription API). PLAYLIST. daniel-lewis-williams.de. MP3 • Annotate this sheet music. Voir aussi la boutique partitions de Schubert, Franz Peter. Les leitmotifs du Tilleul, le rêve et l'apaisement, apparaissent souvent dans le cycle, avec chaque fois des significations différentes, qui selon Borries[9] sont la représentation poétique d'un monde devenu incertain. Am Brunnen vor dem Tore (littéralement « À la fontaine devant le portail ») est le premier vers d'un lied allemand, connu autant comme chanson populaire[o 1], que comme mélodie artistique[o 2]. Un exemple remarquable en est La Montagne magique de Thomas Mann. Clemens Kühn écrit à ce sujet : «  Dans un tel cycle, chacun des lieder se trouve dans un environnement bien précis, dont il ne peut être séparé sans quelque perte. Enneige en blanc tourbillon. Même la promesse du « Pour trouver le repos ! Mais dans le contexte du thème tragique du Voyage d'hiver, avec ses nombreux symboles de la mort, ce repos prend la connotation du repos éternel, de l'attirance vers une fin de l'errance de la vie par le suicide. Le fait que Silcher ait été conscient de ces simplifications dans le sens d'une utilisation en musique populaire est attesté par la citation « Réarrangé en mélodie populaire à partir de Show all. Le mot allemand utilisé souvent dans le poème de Müller est Wandern. De même, les préludes et les échos des thèmes du Tilleul, ainsi que la reprise des ornements rythmiques typiques de ce morceau dans le contexte du cycle, ne peuvent évidemment pas trouver place dans un lied isolé comme celui de Silcher. PLAYLIST VIDEO. Silcher est fréquemment blâmé pour « l'évidence du déraisonnable avec lequel il isole une strophe de chant populaire de son contexte, presque comme s'il sortait un tableau de son cadre »[22], et mettait ainsi de côté « l'encadrement du Tilleul »[46]. Cependant les chants populaires ne se plient pas à une forme définie ; c'est ainsi que l'on trouve par exemple dans le recueil connu de chants populaires « Des Knaben Wunderhorn (Le Cor merveilleux de l’enfant – ou – La corne d'abondance du garçon) » une grande variété de mètres, de schémas de rimes et de formes de strophes. On a essayé par différents moyens de structurer les poèmes du Voyage d'hiver. Der Lindenbaum / The Linden Tree (SATB) (e-print) PDF sample pages: € 2.10 Add to cart: Quantity discounts: from 30 copies -15% = € 1.79 from 40 copies -20% = € 1.68 from 50 copies -25% = € 1.58 Le tilleul possède une signification spéciale dans le symbolisme et les métaphores de l'arbre. …the modified-strophic setting of “Der Lindenbaum” (“The Linden Tree”), from the cycle Winterreise (“Winter Journey”), Schubert changes from major to minor for the stanza suggesting bitter recollections, gives a more dramatic interpretation to both the voice and piano for references to the chilling winter wind, and, finally, repeats the music… » (qui s'interprète comme une invitation au suicide) est formulée en majeur. C'est précisément cette partie du lied qui est reproduite si volontiers en images, par exemple sur des cartes postales[17]. Dans tout le cycle, les oppositions verbales sont saisissantes (chaudes larmes – neige ; geler – fondre, etc. daniel-lewis-williams.de. Même si Schubert lui-même n'était pas un agitateur politique, il avait des contacts constants avec l'opposition politique, que Metternich faisait espionner secrètement par 10 000 hommes : Franz von Schober (1796-1882), un des esprits brillants de l'époque qui aura un rôle déterminant dans sa vie sociale et intellectuelle. Schubert lui-même n'était pas politiquement engagé[10], mais il avait des liens étroits avec les cercles de l’opposition intellectuelle[12],[13],[n 3],[n 4]. Le Tilleul, mis en musique pour voix d'homme aiguë avec accompagnement de piano est le no 5 du cycle de lieder de Franz Schubert Winterreise (DV 911-5). Cependant, on ne peut comparer que les deux premières strophes. Schubert et Silcher commencent la mesure de la même manière avec une noire pointée suivie d'une croche. Par ce « beau lissage sans risque », le lied perd chez Silcher « cette profondeur qu'il possède dans l'original »[35]. Clemens Kühn défend l'opinion que la version de Silcher, avec sa « mélodie toujours la même » ne perçoit pas « l'attaque dans un ton différent de la deuxième et de la troisième strophe », que l'on peut noter chez Schubert. Le Tilleul joue un rôle de leitmotiv dans le roman La Montagne magique de Thomas Mann. Par exemple, prenons la blanche de baum de la mesure 12. À cette occasion, le caractère ambigu du lied est souvent effacé par une romantisation qui le rend inoffensif. ». VIDEO. Der Lindenbaum, a setting by Wilhelm Müller, was composed by Franz Schubert (E Minor), and is from Winterreise, a song cycle published in two parts in February and October 1827.. Franz Schubert a mis en musique ce cycle de poèmes sous le nom de Voyage d'hiver[o 5], et dans ce cadre, également Le Tilleul[o 3] comme mélodie d'art. ». MP3 • Annoter cette partition. canulars, scandales et tromperies dans la musique, petit florilège de questions…embarrassantes. Des transcriptions relativement libres dans le domaine de la musique classique populaire, comme celles de Helmut Lotti ou de Nana Mouskouri avec orchestre à cordes complet, ou un accompagnement de cordes soutenant le piano, ne sont pas rares. Avant tout, cette construction est celle qui a transformé le lied en lied populaire, et est responsable de son immense popularité, parce qu'elle a été imprimée dans de nombreux livres d'école et de chant. Schubert, Franz Peter. L'auberge Höldrichsmühle à Hinterbrühl près de Vienne, à son tour, revendique d'être le lieu de création de la composition de Schubert. Le passage à la sixième strophe marque à nouveau un changement marqué d'atmosphère. La différence fondamentale est que Silcher commence toutes les strophes par le même motif musical, celui de l'instrumentation de Schubert. Comme j’aime les arbres et que j’ai sculpté dans du tilleul, celui-ci, en allemand, me rejoins vraiment. Une autre différence importante est l'introduction par Schubert (mesures 45 à 58) d'une expression très différente sur le plan des paroles et de la musique : "Les vents froids me soufflaient À travers le visage …". Dans cette partie, les différences entre les deux versions s'entendent à la première écoute, sans analyse théorique. Le mot allemand désigne jusqu'aux temps actuels aussi bien la source naturelle, avec son eau ruisselante, la source captée, ou le puits creusé. Comme chez Heine, l'hiver politique s'oppose au « mai[10] ». Il perdrait par là « l'ironie à double fond » de Müller et Schubert[48]. Müller-Lieder aus dem Underground, Zeitschrift der Gesellschaft der Musikfreunde in Wien, Prix Sigmund Freud pour la prose scientifique, http://feeclochette.chez.com/Grimm/lafille.htm, International Music Score Library Project, https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Am_Brunnen_vor_dem_Tore&oldid=180075483, Article contenant un appel à traduction en allemand, Article à illustrer Musique classique (œuvre), Article contenant un appel à traduction en anglais, licence Creative Commons attribution, partage dans les mêmes conditions, comment citer les auteurs et mentionner la licence, Le texte original du poème, vers par vers, Sa prononciation en Alphabet Phonétique International (API). Anonyme, le 23/02/2015 à 12:41 Attention aux temps employés ; le début appartient au passé révolu: J’AI FAIT / De si doux et nombreux rêves; J’AI GRAVÉ dans son écorce / De si nombreux mots d’amour; Dans la joie, dans la peine, / Toujours J’ÉTAIS attiré vers lui. LIKE . Anonyme, le 16/03/2020 à 0:51 Je viens de retrouver cette mélodie qui chante en moi depuis longtemps sans en connaître le texte ni son sens en français. Arnold Feil commente les façons courantes d'entendre le Tilleul : «  Cette forme de strophe populaire, chez les romantiques a été considérée comme une forme poétique musicale, chantante, suggérant la simplicité, et pour cela très appréciée et solidement établie. Par quels indices les versions de Schubert et de Silcher diffèrent-elles, voire se contredisent-elles sur le plan de l’intention et de l’expression ? Les six strophes du texte sont regroupées sur le plan musical en quatre parties : En outre, il manque chez Silcher les préludes en triolets de doubles croches (mesures 1 à 8 chez Schubert), les interludes (par exemple, de la mesure 25 à 28), et l'épilogue (six dernières mesures de Schubert). Paroles originales et traduction du poème de Wilhelm Müller (1794-1827) pour accompagner l’analyse du lied Der Lindenbaum (le Tilleul). À côté, il existe aussi des versions chorales à trois voix (p. ex. Alors que Schubert fait suivre ces deux notes par un triolet descendant de croches par intervalles de secondes (la, sol#, fa#), la version de Silcher fait entendre une croche pointée suivie d'une double croche, à l’invervalle de la tierce (si, sol).